Les aventures imaginaires de Mme Le Turf, habitante de Bréhat
Tout est imaginaire – Enfin peut être !
Des mois ont passé. Jean- Claude est introuvable et la police a cessé ses recherches. Seule, Madame Le Turf vit dans l’angoisse.
Un matin, enfin, les pas du facteur, c’est une lettre du Havre, c’est mon FILS !!!!!!!!!!!!!!
Oui, c’est moi, maman, oui c’est ton Jean- Claude qui te parle. Je sais bien que tu attends que je donne des nouvelles depuis longtemps, mais je pouvais pas tu sais, et j’en profite là qu’il y a pour moi une belle embellie, une ouverture, quoi, pour te dire où j’en suis et que, ça y est, le vent il a tourné pour moi, et qu’enfin tu peux te dire que ton fils, il sort de sa galère.
Voilà, Maman : tu te souviens que après le 14 août, quand la Presse elle a commencé à brûler, et que les judiciaires m’ont pris sur le fait avec Kevin et MiKaël, même qu’on était peut-être pas dans un état très normal, tu te souviens, tu m’as dis : File, mais File donc à Paimpol chez ton oncle Amédée, cache toi chez lui, même ma voisine de gauche elle te soupçonne, et ne reviens pas avant que je te le dise.
Alors, j’ai fait comme tu m’avais dit, Maman, mais je sentais bien qu’il approuvait pas, l’oncle Amédée, car j’ai bien été forcé de lui expliquer, et lui c’est du réglo, il comprend pas qu’on touche au bien public, même si à mon avis, la Presse c’était pas vraiment un bien public et qu’il aurait mieux fallu la mettre au Goareva.
Donc un matin, j’ai pris mon pécule et, de routier en routier, après mille aventures que je te passe sinon j’en finirai pas, me voilà rendu près du Havre.
C’est où les docks, j’ai demandé au routier , car à l’odeur de la mer, j’ai tout de suite eu mon grand coup au coeur de quand je retrouve la mer. Il m’a laissé là, c’était un crachin comme sur le caillou l’hiver, et de fil en aiguille, je tombe sur mon copain de CM2 Rouzig, tu sais tu disais qu’il avait pas de coeur. Mais on se retrouve ensemble au bar du VRAI MARIN, et figure- toi qu’il avait dans la poche un Télégramme de huit jours !
Et tu sais ce qu’il me lit Rouzig ?????
Que Bréhat va devenir un DISNEYLAND !!!!!
Alors là, c’était trop.
Quand c’est que t’embarque ??
Je dis à Rouzig ???? Quand tu veux, mon gars, il y a un cargo, le Sayonara Maru, qui recrute et part pour le Japon, on va bien te trouver une place à bord !!
Là, j’étais fou, Maman, je me voyais déjà comme le matelot de Jack London que la Maîtresse elle nous avait expliqué. Je sais bien que ça va être six mois sans toi, Maman, mais je peux pas faire autrement, je veux pas que mon pays devienne un Disneyland, quand je serai de retour, tout sera arrangé peut-être, et je te retrouverai, Maman.
Bien le bonjour à tous les gars du Chardon de ma part, et à bientôt, Ton JEAN CLAUDE qui t’aime tant.
Fin…