Interview du président : Stephan Morlevat
Bréhat murmure : Tu as été désigné, très récemment, comme président de l’office du tourisme. En trois mots quels sont tes projets ?
Stephan Morlevat :
Tout d’abord, nous aimerions remercier l’ancien bureau qui a assumé le passage de syndicat d’initiative à Office du Tourisme en remplissant la quasi totalité du cahier des charges qui lui était demandé.
Le nouveau bureau, quant à lui, a ciblé 2 axes de travail prioritaires :
L’accessibilité.
L’office de tourisme doit être accessible aux personnes à mobilité réduite et les marches sont trop souvent un obstacle pour des personnes ayant des difficultés à marcher. La solution idéale serait de déplacer l’Office de Tourisme au débarquement des touristes, c’est à dire au plus proche du Port-Clos et bien évidemment de plein pied.
L’information.
Il nous semble judicieux que les visiteurs soient informés au maximum en amont afin de mieux préparer leur séjour sur l’île, quelque soit la durée. Chacun doit être informé sur les nombreuses opportunités de l’île, mais également sur les indispensables comportements « citoyens » que devraient adopter chaque visiteur, comme celui de respecter l’environnement naturel (faune et flore) de notre île, qui, rappelons-le, a été le 1er site classé de France.
Pour cela, quelques panneaux d’informations répartis sur l’île amèneraient de la clarté, comme le fait d’indiquer :
– Les toilettes publiques, afin que les jolis petits coins isolés ne se retrouvent pas saccagés en se transformant en wc sauvages ;
– Redonner les règles d’usage : ne pas arracher les fleurs, ne pas faire de Cairns avec les galets pour protéger la lande ;
– Mettre des embouts plastiques sur les bâtons de marche ;
– Ramener ses déchets divers avec soi, comme cela se fait en montagne par exemple, pour que les poubelles ne débordent plus en fin des journées de forte affluence ;
– Expliquer la vie insulaire.
Pour finir, nous aimerions accentuer le balisage des sentiers afin que les visiteurs se repèrent plus facilement. Nous pensons que l’ensemble de la population bréhatine s’y retrouverait car cela permettrait aussi de sensibiliser les visiteurs au respect de la vie privée à laquelle ont droit les habitants.
BM : En fait tu voudrais développer le tourisme à Bréhat. Ne crois-tu pas que nous sommes déjà trop envahis par les touristes ?
Stephan Morlevat :
Nous ne souhaitons pas développer le nombre de touristes car nous sommes tous conscients que 400 000 visiteurs sont bien suffisants pour un si petit territoire, mais pour résumer notre ambition, nous dirions :
« Pas Plus, Mais Mieux »
Faire de l’information éco-citoyenne pour responsabiliser les 400 000 visiteurs, les sensibiliser sur certaines spécificités insulaires, améliorer l’accueil de ceux-ci en nous positionnant dans une démarche éco-responsable ne peuvent être qu’un atout pour maintenir l’attractivité de l’île à long terme.
En 1992, la Société Internationale d’Écotourisme définissait le tourisme éco-responsable comme « une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales. »