Être un ancien ou un jeune à Bréhat

Le point commun entre un jeune et un ancien à Bréhat, c’est de considérer que Bréhat est un lieu de vie calme et privilégié. Mais les perceptions sont différentes pour autant. Les anciens regrettent le Bréhat d’hier, les jeunes ont des inquiétudes quant à leur avenir.

Danouchka Prigent et Henri Simon, conseillers municipaux

Depuis un certain temps, nous nous sommes dit, à Bréhat Murmure, qu’il serait intéressant de solliciter nos anciens et nos jeunes pour savoir comment ils se sentaient sur notre île.
Nous aurions pu faire une sorte de sondage. Mais nous n’en avons pas les moyens.
Finalement la méthode adoptée a été de rencontrer un certain nombre d’anciens et d’interviewer deux jeunes assez engagés sur notre caillou, Manuella et Damien.
Le résultat de ces rencontres est intéressant et extrêmement contrasté en fonction de l’âge de personnes sollicitées.
Forcément nos anciens parlent de leurs souvenirs et des regrets qu’ils ont d’un Bréhat irrémédiablement disparu. Les jeunes cherchent une vision d’avenir pour leur vie ici ou ailleurs.
Mais pour tous Bréhat est un endroit privilégié. Le calme est un terme qui revient souvent chez les uns comme chez les autres.
Le sentiment général est que Bréhat est un endroit où on a envie de rester. Comme le dirait certains anciens, aller ailleurs pourquoi faire. Les jeunes, en revanche, regrettent que leur avenir passe forcément par un départ ; mais, peut être, un départ pour mieux revenir.

La place du bourg hier
La place du bourg hier

Ce qui est intéressant aussi c’est l’idée d’identité bréhatine qui semble très marquée chez nos deux jeunes. Nous ne pouvons pas savoir si cette idée est partagée par les autres jeunes mais il semblerait que oui. Être bréhatin a encore un sens pour eux et c’est surement très bien. Ils font bien la distinction entre les bréhatins et les « touristes ». D’ailleurs ils reprochent à la municipalité de ne pas s’intéresser à eux et de privilégier les « touristes ».
Comme chez les anciens, ils ont le même sentiment de ne pas être écouté par la municipalité. Ainsi chez les anciens, l’absence de moyen de transport adapté à leurs difficultés en dehors des heures de bureau est un grand regret chez eux.
D’ailleurs pour les anciens, rester sur l’île est un gage d’autonomie. Ils pensent être moins autonomes s’ils étaient ailleurs.

Finalement, même s’ils expriment parfois des mécontentements, ni les anciens ni les jeunes ne sont pas malheureux sur notre île. Au contraire, comme ils le disent tous d’une façon ou d’une autre : « on est bien à Bréhat ».

C’est bien cela l’essentiel.

La place du bourg aujourd'hui
La place du bourg aujourd’hui