Vos murmures – Les barrières du bourg

Chère opposition,

Voici une note pour la discussion des barrières. J’ai refondu mes trois ou quatre notes précédentes ; coupé le côté lutte des classes, résidences secondaires… qui pouvait se montrer contre-productif, voire illuminé, et synthétisé le tout dans le cadre général de la circulation dans l’île. Je ne propose pas de remède à ces difficultés de circulation, elles sont sui generis, la rançon du succès, partout pareil les soirs de week-end ou les allers-retours de vacances. C’est à vous, opposition constructive, de vous pencher sur la question.


En période chargée, la circulation dans l’île est chargée ; du sud au nord, piétons, cyclistes, véhicules, se bousculent. Pourtant tous sont en droit d’être là, tous sont légitimes. Légitimement aussi, la mairie tente d’y apporter quelque ordre ; sens giratoire, panneaux régulateurs, admonestations, restent sans effet notable face à cet effet de foule. Et puis, cyclistes et tracteurs en prennent trop à leur aise ; on frôle l’accident. Il faut des mesures.

Alors, la mairie installe des barrières aux entrées du Bourg ; de 10 h à 18 h cyclistes et tracteurs n’y accéderont plus. L’opposition, elle, désapprouve les barrières et suggère des PV. Notons que la mairie avec ses barrières se veut dissuasive alors que l’opposition avec ses PV se veut répressive. Ah ?

Or, il n’y a jamais eu d’accident place du Bourg, c’est même là qu’il risque le moins d’y en avoir, contrairement au Port-Clos ou au détour d’un chemin sans visibilité. Mais faute de barrer toute l’île on barre le Bourg, ce qui est aisé mais ne règle rien, au contraire.

Le passage de tracteurs dans le Bourg n’est qu’un aspect mineur des difficultés de circulation dans l’île en période chargée. Loin d’aider à y remédier, les barrières ne font qu’entraver davantage le charroi, ceci particulièrement gênant pour les services publics et médical. Comme l’a montré la discussion, elles créent plus de difficultés qu’elles ne contribuent à en résoudre. Outre le côté sentimental et éthique.

Ces barrières sont très mal ressenties par la population ; ne parlons même pas de PV entre Bréhatins. Une phrase, malheureuse,  d’un article du journal en donne la clé : « … il est bien agréable de se balader sur la place … sans être dérangé par les tracteurs… » Or pour ceux d’ici les tracteurs ne sont pas une gêne, ils ne nous sont pas extérieurs, ils sont nous-mêmes, ils ne circulent pas pour le plaisir, nos gars travaillent, foutez-leur la paix.

BORIS GOIREMBERG