Les barrières reviennent !

Les barrières ne sont décidément pas adaptées à la conception que nous nous faisons de notre île

Par Boris Goiremberg

Lorsque le printemps puis l’été arrivent, les mauvaises herbes poussent à nouveau dans le jardin. Et comme les mauvaises herbes, les barrières se ferment à Bréhat. Il parait qu’elles sont là pour notre sécurité. Peut-être !

Mais dans ce cas, il faudrait les utiliser de façon cohérente.

Un exemple : le week-end de Pâques, du vendredi matin au lundi inclus, elles sont fermées de 10 à 18 heures. Bon ! Sauf que le lundi de Pâques, les touristes ne sont pas là, personne ou presque. Elles sont fermées pour rien ! Alors que le mercredi suivant, un monde fou et les barrières sont ouvertes….

Donc le mercredi malgré le monde pas de problème de sécurité ! Bof !

De plus, il parait que les barrières ne seront pas là lors du festival des îles du Ponant ; alors qu’il y aura autant de monde qu’un 15 août. La conclusion que l’on peut en tirer, c’est que la gestion de ces barrières est très aléatoire ou bien, que la sécurité n’est pas le sujet principal.

Alors quoi ? Il y aurait donc d’autres raisons pour mettre et fermer les barrières ? Certains le murmurent !

En plus, ce sont les commerçants qui en font les frais puisqu’ils sont obligés de les financer, de financer leurs conséquences, voir l’article suivant.                                                                      

 Ci-dessous vous retrouverez l’article de Boris sur le sujet. Il a été raccourci lors du précédent numéro à cause d’une erreur de manipulation. Vous le retrouvez en entier. Avec toutes nos excuses…

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En période chargée, la circulation dans l’île est chargée ; du sud au nord, piétons, cyclistes, véhicules, se bousculent. Pourtant, tous sont en droit d’être là, tous sont légitimes. Légitimement aussi, la mairie tente d’y apporter quelque ordre ; sens giratoire, panneaux régulateurs, admonestations, restent sans effet notable face à cet effet de foule. Et puis, cyclistes et tracteurs en prennent trop à leur aise ; on frôle l’accident. Il faut des mesures.

Alors, la mairie installe des barrières aux entrées du Bourg ; de 10 h à 18 h cyclistes et tracteurs n’y accéderont plus. L’opposition, elle, désapprouve les barrières et suggère des PV. Notons que la mairie avec ses barrières se veut dissuasive alors que l’opposition avec ses PV se veut répressive. Ah ?

Or, il n’y a jamais eu d’accident place du Bourg, c’est même là qu’il risque le moins d’y en avoir, contrairement au Port-Clos ou au détour d’un chemin sans visibilité. Mais faute de barrer toute l’île on barre le Bourg, ce qui est aisé mais ne règle rien, au contraire.

Le passage de tracteurs dans le Bourg n’est qu’un aspect mineur des difficultés de circulation dans l’île en période chargée. Loin d’aider à y remédier, les barrières ne font qu’entraver davantage le charroi, ceci est particulièrement gênant pour les services publics et médicaux. Comme l’a montré la discussion, elles créent plus de difficultés qu’elles ne contribuent à en résoudre. Outre le côté sentimental et éthique.

Ces barrières sont très mal ressenties par la population ; ne parlons même pas de PV entre Bréhatins. Une phrase, malheureuse, d’un article du journal en donne la clé : « … il est bien agréable de se balader sur la place… sans être dérangé par les tracteurs… » (voir le numéro 1 de notre journal). Or pour ceux d’ici les tracteurs ne sont pas une gêne, ils ne nous sont pas extérieurs, ils sont nous-mêmes, ils ne circulent pas pour le plaisir, nos gars travaillent, foutez-leur la paix.

Faire passer la tranquillité des vacanciers avant les nécessités des tâcherons est socialement et éthiquement choquant ;  d’autant que les uns ont besoin et dépendent des autres. Et si Bréhat se flatte du « sans voiture » le charroi des tracteurs contribue au pittoresque, c’est la vraie vie de l’île, un sans-façon campagnard et marin.