Les aventures imaginaires de Mme Le Turf, habitante de Bréhat
Tout est imaginaire – Enfin peut être !
Mme Le Turf devant l’escalier de la Mairie. Elle monte les marches de la Mairie, frappe et entre.
– Madame ? demande la conseillère municipale présente par hasard.
– Ce serait pour le journal de la Mairie – vous savez bien, celui qui est dans les boites aux lettres et qui raconte les conseils.
– Quels conseils ?
– Ben… les conseils municipaux, tout çà.
– Vous avez fait la demande ? Quel nom ?
– Le Turf.
La conseillère regarde la liste de demandes pour « Bréhat Infos ».
– Mais vous y êtes bien inscrite pourtant. Vous ne le recevez pas ? Voilà le dernier.
– Ah oui, celui là je l’ai.
– Alors je ne comprends rien, Madame.
– Mes voisins en ont reçu un autre. Sur la couverture il y a des murs.
– Des murs, quels murs ?
– Des murs, en pierre, avec la mer, au fond.
– Le nom du journal ?
– « Murmures. »
– Question de murs, encore ! Vous faites erreur, allez voir le marchand de journaux, place du Bourg.
– On m’a dit que c’était là, à la Mairie, on m’a dit que c’était un journal « Murmures » avec des murs sur la couverture.
– Encore ! Et à l’intérieur, toujours des murs, sans doute !
– Non ! Des voix qu’on n’entend pas, qu’on n’entend jamais.
– Je n’y comprends rien ! Que voulez vous dire, des histoires de fantômes ?
– Non ! Les voix du conseil qu’on n’entend pas, ce qu’ils pensent les autres, ceux de l’opposition.
– Quel rapport avec les murs ?
– Aucun. C’est juste que ça s’appelle « Murmures », et comme mes voisines, elles l’ont, je voudrais bien l’avoir aussi. Et aussi pour mon gars, qui est à Pleubian maintenant, il veut tout savoir sur ce qui se dit an Conseil.
Soupirs.
– Je ne peux pas vous répondre, Madame. Regardez votre boite, ou parlez-en à la factrice. Moi j’ai du travail.
Soupirs,
– Ah ! On n’est pas aidé……