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Alain Le Boulaire
Confortablement installé dans son petit fauteuil, face à sa petite table de travail, dans son petit bureau le DAB lit pour la dixième fois la lettre de félicitations que Bachar El Asad vient de lui adresser. Congratulations et encouragements pour la bonne gestion de la jolie petite république bananière dans laquelle nous avons le privilège de vivre. Félicitations aussi pour sa grande humanité et son respect pour ses administrés.
Le printemps promet de belles journées, le jardin fleuri distille d’enivrantes effluves. Par l’entrebâillement de la fenêtre le singulier parfum de la corruptine atouvatus chatouille les narines exercées du DAB. Saisi par l’ivresse des pourfendeurs, drapé d’une douce torpeur, il se prend à rêver. Par le plus heureux des hasards il obtient des instances compétentes le statut de site touristique. Tout comme Perette il porte sur sa tête un pot de vin (oh pardon !) un pot de lait et chemin faisant il calcule : je pourrais doubler mon salaire, en rajoutant ce que mon bras droit me rétro-céderait, ce que mon bras gauche me laisserait aussi cela me ferait un beau pécule. Beau pécule auquel j’ajouterais frais de déplacements, frais de bouche et tous autres menus frais. Et sans compter sur les menus services rendus ce qui vaudrait bien quelques avantages en nature.
Cependant notre chère Bretagne est d’humeur versatile. Voici qu’une rafale explose la petite fenêtre de son petit bureau… Réveil brutal !… Point de statut touristique… Adieu jardin fleuri, parfums, richesses …. Veau… Vache… cochon… poulet… Et voilà notre DAB désemparé replongé dans la réalité crue…
Ce qui le console un peu c’est l’annonce des beaux jours, les corsages plus transparents, les robes plus légères. Les mamans serre-têtes, les papas mocassins seront de retour. Il pourra embrasser ses vieux amis banquiers, architectes musiciens, vrais faux marins pécheurs, faux vrais pécheurs marins. Il ira, à l’instar de St Louis, rendre la justice, façon Causa Nostra place du village sous un parasol Kronenbourg.