Le transport en commun en question 

La légèreté de la gestion municipale du transport en commun pose un vrai problème en termes de pérennité de ce service. Il est temps de le stabiliser.

Les bréhatins et les résidents permanents ont pu constater qu’au mois de novembre, le service de transport collectif assuré par le Tax ile, a été suspendu pendant pratiquement deux semaines. Il en a coûté aux usagers habituels, en particulier à ceux qui habitent loin du Port Clos, quelques belles corvées de marche forcée avec chargements divers et variés.

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Nous souhaitons revenir sur cet épisode pour en expliquer les raisons et informer la population des responsabilités que porte la municipalité dans cet interruption d’un service qui tient une place importante dans la vie quotidienne des habitants.
En effet, après avoir été assuré pendant de nombreuses années par la société de transport Louail, le transport en
commun est assuré depuis 2009, par la société « le petit train de Bréhat », que l’on nomme souvent le Taxile, constituée par Alain Louail, Nicolas Mevel et Yvy Brignon. A cette date, cette société a signé une convention de Délégation de Service Public (DSP) avec la commune pour 5 ans.Cette société privée a bénéficié, pour assurer le transport en commun, d’une double dérogation administrative. D’une part pour que son train touristique, qui n’a pas normalement vocation à fournir ce type de prestation, puisse assurer le transport en commun de la population. D’autre part pour utiliser un tracteur et non un véhicule spécifique prévu à cet effet mais moins adapté au réseau routier et au relief de l’île.

Cette convention de DSP est arrivée à échéance en 2015. A cette époque, malgré nos efforts pour le convaincre de la nécessité de relancer une DSP pour le transport en commun (ce qui relevait encore de la compétence de la commune malgré la promulgation en Août 2015 de la loi Notre), le maire n’a pas souhaité relancer une DSP. La durée est en général, dans les conventions signées entre les collectivités et les sociétés assurant les transports collectifs, de 5 à 10 ans. Cela permet aux entreprises conventionnées d’avoir une vision à long terme de leur activité et de planifier les investissements, lourds dans ce secteur.
Le maire a proposé, malgré l’irrecevabilité juridique et administrative d’une telle procédure, un contrat d’un an au Taxile, qu’il a renouvelé en 2016 pour une année encore. Durant ces 2 ans, aucune démarche n’a été entreprise par la municipalité pour mettre en place un appel d’offre en vue d’établir une convention de DSP dans un cadre légal et pérenne.
Face à cette situation anormale et à l’absence manifeste de volonté municipale d’y mettre fin (puisqu’elle a de nouveau proposé un contrat d’une durée d’un an) la société a refusé, début 2017, de se soumettre une fois encore, à la proposition précaire de la municipalité.
Début novembre, constatant que la société n’avait pas de convention avec la mairie, la Préfecture a intimé à la société de cesser de fonctionner.
Cette situation était prévisible. Pourtant, la municipalité n’a pas anticipé les conséquences de sa légèreté et n’a pas non plus mis en place de service de substitution pour le transport des habitants.
Ce n’est qu’après plusieurs jours de pression exercée par les usagers mécontents, et par nous-mêmes que le maire a fini par s’engager sur le recours à une DSP au plus tard pour le 31 mai 2018.
La société « le petit train de Bréhat » a alors accepté de signer un contrat de 6 mois pour ne pas prendre la population en otage et lui faire subir la gêne qu’occasionnerait une absence de transport en commun pendant cette longue période transitoire.
Le processus est enfin lancé. Il était temps !!!Les collégiens, les lycéens et plus largement tous les bréhatins ont pu de nouveau recourir à ce service indispensable.

Nous espérons que la municipalité prendra désormais plus à cœur le souci du confort de la population et qu’il ne sera plus nécessaire, au sujet des transports ou d’autres services, d’attendre la crise pour agir.

Nos propositions :

– Lancer un appel d’offre et de proposer à la société qui sera retenue un contrat d’une durée d’au moins 6 ans.
– Prévoir dans les termes du contrat un tarif de l’ordre de 2,50 euros la course pour les insulaires et de 6 euros pour les non résidents permanents. Ce titre d’insulaire devrait être attribué selon les mêmes critères que ceux qui président à l’attribution des cartes insulaires pour les vedettes.
– Permettre à la société de disposer d’un deuxième train touristique utilisé pour effectuer le tour de l’île pendant la saison pour les touristes.
– Permettre l’accès du petit train au bourg pendant la saison estivale.