Être un jeune à Bréhat

Manuella Chereul, 20 ans

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Bréhat murmure : Tu as vécu ton enfance à Bréhat. Est-ce que tu penses être privilégiée ?
Manuella : Oui, j’ai le sentiment d’être une privilégiée. Les conditions de vie à Bréhat sont extraordinaires et il existe une vraie liberté pour les enfants. On peut aller, sans contrainte, voir les copains qui ne sont jamais très loin. De plus la scolarité est d’un bon niveau.

 

BM : Quel est l’avantage ou l’inconvénient d’être enfant à Bréhat ?
Manuella : L’inconvénient majeur est que le continent est loin. Au collège nous sommes répertoriés en tant que bréhatins. Et ce n’est pas forcément un compliment. On nous a souvent parlé de la consanguinité des îliens. C’est n’importe quoi.

 

BM : En tant que jeune, penses-tu qu’il y a un avenir pour toi sur notre île ?
Manuella : Oui, d’une certaine manière. Mais le gros problème c’est le logement. Il est extrêmement difficile d’en trouver et surtout, tout est trop cher. A l’heure actuelle je vis chez ma mère. C’est une situation qui ne pourra durer éternellement. Il faut que les jeunes puissent devenir autonomes à un moment ou à un autre.

 

BM : Envisages-tu d’y rester à l’avenir ? Pourquoi ?
Manuella : Je n’ai pas envie de quitter Bréhat. J’y suis trop attachée, l’île c’est chez moi. Même si je sais qu’il sera difficile de fonder une famille. Mais dès que je quitte l’île, il me tarde d’y revenir

 

BM : Y a-t-il suffisamment de travail pour les jeunes sur notre île ?
Manuella : Non. Pour le travail, mis à part la restauration, le bâtiment, le transport et les ménages, on ne trouve rien d’autre. En ce qui me concerne cela ne me dérange pas, je travaille dans la restauration ou les ménages.

 

BM : A ton avis que faudrait-il faire pour attirer les jeunes à Bréhat ?
Manuella : Il faudrait sûrement organiser des activités de loisir. Mais le problème est lié aux horaires des vedettes. Il faudrait peut être réfléchir à un système qui permette d’aller sur le continent le soir et rentrer après. Par exemple aller au cinéma le soir sur le continent c’est impossible.
Sur l’île il serait peut être intéressant de créer une association qui soit doit dédiée à l’organisation de loisir pour les jeunes.

 

BM : A ton avis la municipalité est elle à votre écoute ?
Manuella : Non absolument pas. Elle ne nous demande pas quels sont nos besoins. Aucun dialogue n’est possible avec elle. D’ailleurs je trouve qu’elle s’occupe surtout des touristes et pas vraiment des bréhatins et encore moins des jeunes bréhatins. Ainsi il n’existe aucune aide ni pour trouver un logement ou du travail.

 

BM : Penses-tu qu’un conseil municipal pour jeune serait utile. A partir de quel âge ?
Manuella : Je ne sais pas. Je crois qu’il n’y a pas assez de jeunes pour envisager cela. Sous cette réserve pourquoi pas. Cela pourrait rapprocher les jeunes. Mais il faudrait que la municipalité soit à l’écoute de ses propositions.

 

BM : Participes-tu à une association bréhatine ? Laquelle et pourquoi ?
Manuella : Oui je suis pompier volontaire. Cette activité m’a été inspirée par mon père. Je me suis toujours intéressé aux pompiers dès toute petite.
Aujourd’hui c’est surtout l’idée d’aider les autres qui est très importante chez moi.

 

Damien Brocher, 24 ans

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Bréhat murmure : Tu as vécu ton enfance à Bréhat. Est-ce que tu penses être privilégié ?
Damien : Oui, être enfant à Bréhat c’est sympa. La tranquillité est irremplaçable. En tant qu’enfant on n’a pas de contraintes. Les relations entre nous étaient faciles et nous n’habitions pas loin les uns des autres.

 

BM : Quel est l’avantage ou l’inconvénient d’être enfant à Bréhat ?
Damien : Le continent est loin. On est toujours dépendant des vedettes et les horaires ne sont pas vraiment adaptés. Il y a une certaine frustration à ne pas pouvoir faire les mêmes activités que les enfants du continent.

 

BM : En tant que jeune, penses tu qu’il y a un avenir pour toi sur notre île ? Envisages-tu d’y rester ? Pourquoi ?
Damien : Non, il y a très peu d’avenir pour les jeunes à Bréhat. On le voit bien, tout le monde s’en va. Il n’est pas possible d’envisager de fonder une famille ici. Il y a trop de contraintes. Et en plus le logement est hors de prix. Impossible pour un jeune d’acheter quoique ce soit, et la location à l’année est un luxe.
Maintenant si je dis qu’il n’y a pas d’avenir il faut peut être partir pour mieux revenir.

 

BM : Y a-t-il suffisamment de travail pour les jeunes sur notre île ?
Damien : Non. Il y a très peu de travail à Bréhat. Il y a quelques postes dans le bâtiment ou le transport, paysagiste, mais ce n’est pas suffisant pour les jeunes car c’est beaucoup de travail saisonnier. Il faudrait peut-être envisager le télétravail mais c’est assez marginal.

 

BM : A ton avis que faudrait-il faire pour attirer les jeunes à Bréhat ?
Damien : Proposer des activités de loisir et sportives.

 

BM : A ton avis la municipalité est elle à votre écoute ?
Damien : La municipalité est peu à l’écoute des Bréhatins, beaucoup de choses sont faites pour les résidents secondaires mais pas pour les résidents à l’année.
En terme de logements par exemple aucune n’aide n’est prévue pour nous et surtout très peu de logements, en espérant que cela change dans les années à venir, pour accueillir de nouvelles familles et surtout pour avoir des enfants à l’école car cela est très important pour Bréhat.

 

BM : OK, mais cela veut dire quoi être bréhatin pour toi ?
Damien : Un bréhatin n’est pas défini par la durée de présence sur l’île. C’est quelqu’un qui est né sur l’île, qui y a grandi et qui y a été jeune. Nous ne sommes plus très nombreux.

 

BM : Penses-tu qu’un conseil municipal pour jeunes serait utile. A partir de quel âge ?
Damien : Pourquoi pas. Cela permettrait sûrement de créer un lien avec la municipalité. Il y a eu des expériences dans le passé mais cela n’a pas duré. Je trouve cela dommage.
Il faudrait que le conseil municipal pour les jeunes commence à l’âge de 13ans

 

BM : Participes-tu à une association bréhatine ? Laquelle et pourquoi ?
Damien : Oui je suis pompier volontaire depuis décembre 2011 et président de l’amicale des pompiers. Mon but c’est de pouvoir aider les autres. C’est important sur l’ile pour les bréhatins d’avoir des pompiers sur lesquels ils puissent compter.