Regrouper les activités économiques au sein d’une zone artisanale organisée par la collectivité
[…] Elle pourra accueillir des activités de transformation de produits locaux issus de l’agriculture ou de la mer. Les algues représentent, par exemple, une ressource exceptionnelle qui est actuellement très peu exploitée. Le maintien des activités sur l’ensemble du territoire est également favorisé, mais leur possibilité de développement sera strictement encadrée.
L’idée d’une zone artisanale est bonne en soi. Mais rien n’est précisé quant à son utilisation, si ce n’est la création de bâtiments de transformation de produits locaux. Cela reste très limité voire incongru, en effet, la transformation de produits agricoles se fait souvent à proximité des exploitations agricoles pour limiter les transports. Donc prévoir ce type de zone pour les d’activités agricoles n’est pas pertinent.
Pour autant, il existe, aujourd’hui sur notre île, un gros potentiel de développement des activités artisanales. De même les nouvelles formes de travail de type télé-travail ou petites entreprises centrées sur le web sont totalement ignorées alors qu’il s’agit d’activités d’avenir.
Nos propositions
– Création d’une zone artisanale organisée et contrôlée par la commune qui permette l’installation de nouveaux artisans mais aussi de personnes ou d’entreprises qui souhaiteraient développer des activités en lien avec le web. Pour ce dernier point les bâtiments pourront être mis à la disposition des entreprises ou des personnes sous forme d’espace de co-working.
Maintenir les terres agricoles mais limiter les possibilités de construction de bâtiments agricoles.
La municipalité souhaite préserver l’activité agricole qui participe activement à l’entretien des paysages et à l’identité de l’île.
« Maintenir mais limiter », voilà qui peut vite devenir décourageant pour l’installation agricole, qui est impossible sans bâtiments.
Concernant les terres agricoles, il ne faudrait pas se contenter de les maintenir, mais bien envisager de les étendre.
Le rapport « Étude prospective pour le développement de l’agriculture sur l’île de Bréhat », rédigé par Mmes Bedrani et Roche à la demande de l’association Fert’île et en partie financé par la commune, démontre qu’il est possible de doubler les terres agricoles. En effet, plus de 30 ha répertoriés, aujourd’hui en friches ou situés sur des espaces ouverts (tertres et autres), pourraient être pâturés ou cultivés.
Les pâtures permettraient de développer des élevages de caprins ou d’ovins, de volailles de chair ou pondeuses. Les cultures seraient centrées sur le maraîchage et les cultures légumières.
Mais ces activités supposent la construction de bâtiments agricoles. Ce rapport propose toute une série de sites, dans l’île nord, sur lesquels la construction est possible en assurant une stricte insertion paysagère.
Ces bâtiments devront être éloignés des habitations et installés à proximité des cheptels. De même la transformation des produits, de lait en fromage par exemple, suppose aussi la création de bâtiments. Ils seront adjoints aux bâtiments nécessaires à l’élevage. On peut s’assurer que ces bâtiments restent agricoles, par exemple en les construisant sur des terrains communaux.
La culture maraîchère exige également l’installation de serres pour produire des légumes en primeur. Ces installations peuvent gêner les résidents. Des mesures devront être prises pour limiter leur impact visuel en les intégrant dans un tissu bâti existant ou en les cachant derrières des haies ou des arbres fruitiers.
Nos propositions
– Étendre autant que possible les terres agricoles en mobilisant les espaces en friche ou non valorisés.
– Autoriser la construction de bâtiments agricoles parfaitement intégrés dans leur environnement, installés auprès des cheptels pour la gestion du stock de matériel, du bétail et permettre la transformation de produits agricoles.
– Interdire de transformer ces constructions en habitation.
– Permettre la mise en place de serres intégrées à l’environnement et peu visibles des résidents.
Contenir l’activité touristique afin de limiter son impact sur l’environnement.
Les élus fixent comme objectif de maîtriser l’activité touristique afin de limiter son impact sur l’environnement en assurant une gestion dynamique des richesses liées au littoral et à son patrimoine bâti (chapelles, moulins, phares,… ) qui sont les principaux supports de l’activité touristique.
C’est une gageure de vouloir contenir l’activité touristique. A moins de prévoir un quota au-delà duquel l’île ne recevrait plus de touristes, cette vision est vouée à l’échec.
Il s’agit, plus efficacement, de diversifier l’attrait touristique de l’île pour proposer des activités de qualité qui ne se limitent pas à la visite du phare du Paon, des chapelles et des moulins.
A ce titre il faut mettre en évidence le patrimoine culturel bréhatin, ce qui implique une véritable politique de valorisation de ce qu’est la vie bréhatine.
En cela cet aspect doit être rattaché à la préservation du patrimoine bréhatin et sa transmission aux générations futures que nous évoquerons plus loin.
Par ailleurs il est essentiel de prévoir les installations nécessaires à l’accueil des touristes dans de bonnes conditions. Ainsi il faut prévoir un réseau de toilettes publiques, notamment dans l’île nord. Cela évitera de retrouver des déjections dans des sites remarquables.
Nos propositions
-Voir ci-dessous dans la partie transmettre le patrimoine bréhatin aux générations futures.
– Construire un réseau de toilettes publiques parfaitement intégré dans l’environnement
L’activité culturelle oubliée. Le PADD de la municipalité ne l’aborde pas.
L’activité culturelle est, pourtant, un élément important de l’économie de notre île. Il est vrai que la municipalité ne s’en soucie pas, elle estime sans doute que cela regarde l’initiative privée.
Nous avons tous constaté combien le Festival des insulaires a été un moment important et intense en 2017. Cet événement a mobilisé un nombre important de bréhatins et de résidents et a suscité une grande fraternité. C’est un message qu’il faut saisir.
Trois points méritent d’être abordés.
D’abord notre salle des fêtes n’est absolument pas adaptée. Il lui manque une vraie cuisine et des locaux de stockage. La municipalité refuse l’installation d’une cuisine pour des raisons assez obscures alors que la plupart des communes disposent de ce genre d’équipement.
Ensuite il est nécessaire de prévoir des lieux susceptibles d’accueillir, en plein air, des spectacles d’une dimension raisonnable (une centaine de places). Un des lieux intéressant est la cour de la Citadelle. Il faudrait qu’elle soit aménagée. Un accord peut être trouvé avec « Les verreries de Bréhat » qui occupent le site.
Enfin il sera indispensable de faire une programmation qui puisse être diffusée le plus largement possible. Cet aspect participe aussi du développement du tourisme de qualité.
Nos propositions :
– Réaménager la salle des fêtes avec l’installation d’une vraie cuisine et de locaux de stockage.
– Aménager la cour de la Citadelle en accord avec les Verreries de Bréhat
– Faire une diffusion large de la programmation culturelle de la commune
La gestion des déchets un autre oubli majeur. Le PADD de la municipalité ne l’aborde pas.
La gestion des déchets est pourtant une question cruciale pour notre île.
Trois choses doivent être envisagées : la gestion des ordures ménagères, la gestion des déchets verts et le tri des déchets. Ces problématiques auront forcément une incidence sur l’urbanisme dans les années à venir.
Concernant le tri, le fonctionnement de l’actuelle déchetterie est satisfaisant. Mais ses heures d’ouverture devraient être étendues.
En matière de déchets verts les choses sont simples, rien n’est organisé et chacun doit se débrouiller comme il peut. Ce qui entraine des dépôts « sauvages » et complique la vie des habitants. Ce qui n’est pas acceptable, d’autant que des solutions existent.
En matière d’ordures ménagères, au jour de la rédaction de cet article, la seule solution envisagée par la municipalité ne verra sans doute jamais le jour. En effet, le projet ne respecte pas la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement prévue par le Code de l’environnement. D’autre part, son implantation au cœur d’une zone très habitée, entraînera la gêne et le mécontentement légitime des riverains qui contesteront très certainement ce projet. (Voir notre article sur le sujet)
Nos propositions
– Étendre les heures d’ouvertures de la déchetterie.
– Assurer la gestion des déchets verts en utilisant le site actuel de la presse à ordure ménagère.
– Développer un système de traitement des ordures ménagères qui utilise les potentialités du site de Chicago.