La pépinière de l’ile de Bréhat

La pépinière est un des exemples intéressants d’une activité permanente dont le retentissement va bien au-delà des limites de notre île.

Interview de Laurence et Charles Blasco

agapanthes

Bréhat Murmure : Qu’est ce qui vous a poussé à créer une pépinière plutôt spécialisée dans la commercialisation d’agapanthes sur Bréhat ?

Laurence et Charles :
La pépinière a été créée il y a quasi 20 ans.
A cette période nous avions commencé, par goût, une collection d’agapanthes anglaises.
Il y a une quinzaine d’années un collectionneur d’agapanthes en Belgique partait en retraite et souhaitait que sa collection puisse perdurer dans une petite structure. Nous nous sommes engagés avec lui et avons repris ses plantes (environ 60 variétés d’agapanthes). Actuellement nous disposons de 280 variétés différentes dont certaines sont des obtentions de la pépinière.
Au-delà des agapanthes, nous sommes spécialisés dans les plantes de l’hémisphère sud et des iles Canaries et Madère. Les collections d’agapanthes et echium sont des collections labellisées CCVS (conservatoire des collections végétales spécialisées).

BM : Quels sont vos clients ?

Laurence et Charles :
Nous avons fait des salons dans de nombreuses régions françaises et plusieurs pays d’Europe durant plus de 10 ans. Durant cette période nos plantes étaient exportées de l’ile à 90%. Suite a des raisons personnelles nous avons ouverts un espace vente à la pépinière et maintenant nous commercialisons 40% de nos plantes sur place.
Nos clients sont des collectivités, jardins botaniques et particuliers.

BM : Comment se passe l’exportation de vos plantes hors de l’ile ?

Laurence et Charles :
Nos envois se font par le biais de la poste (pour la VPC) et de la barge pour les commandes plus importantes.

BM : Pensez-vous que la création du label des iles du Ponant va vous apporter quelque chose ? Si oui ? quoi ?

Laurence et Charles :
Je pense que la reconnaissance des producteurs et artisans insulaires est plutôt valorisante. Maintenant, commercialement je ne vois pas, pour l’instant, à titre personnel ce que cela pourra nous apporter.

BM : Il y a quelques années, vous aviez le projet de créer un jardin botanique sur Bréhat et cela n’a pas marché. Pourquoi ?

Laurence et Charles :
Nous avons eu des demandes de partenariat avec plusieurs communes qui souhaitaient que nous installions chez elles nos collections (agapanthes, échiums…) mais nous avons préféré à l’époque que ces richesses restent à Bréhat.
Nous voulions, en collaboration avec une autre entreprise bréhatine, créer un jardin à visiter sur l’île. Malheureusement, nous nous sommes heurtés au refus de nombre de propriétaires de vendre leurs terrains alors que pour la plupart il s’agissait de parcelles laissées en friche ou à l’abandon!

BM : La municipalité est-elle attentive à vos besoins ?

Laurence et Charles :
Nous avons très rarement demandé une aide à la commune.
Hormis pour notre installation il y a 25ans sur l’ile, et notre conflit avec la barge de la CCI il y a une dizaine d’années à propos de l’abandon des tarifs agricoles.
A l’époque Mr Le Pache (Père) et Mr Colin avaient été plutôt réceptifs.