Le mécénat, un atout pour le patrimoine

L’entretien du patrimoine représente un coût important pour la commune. Une solution serait de faire appel au mécénat.

Henri Simon conseiller municipal

Associer le tourisme à la culture, c’est s’intéresser, notamment, au patrimoine architectural de notre commune. Nous disposons de plusieurs bâtiments   qui attirent les curieux tels que les bâtiments cultuels  que sont l’ église et les chapelles de Keranroux et Saint-Michel auxquels on peut ajouter la ruine de Saint Riom, les phares du Paon et du Rosédo, les moulins et en particulier celui du Birlot, la Citadelle…
L’entretien de ces bâtiments et des accès aux différents sites coûte cher et dépasse souvent les capacités financières de notre commune.
Le phare du Paon est un bel exemple de cette problématique.
Comme tout le monde le sait le passe-pied du Phare a été sévèrement détérioré par la tempête de février 2014. Dans le numéro 3 de Bréhat Murmure nous avions souligné le piteux état de l’accès à ce site emblématique de notre île.
Une partie de la réparation incombait à la société des Phares et Balises. Au courant du mois de mars dernier cet organisme a enfin exécuté quelques travaux notamment en dégageant les restes du passe-pied et en aménageant un escalier pour accéder à la terrasse du bâtiment.
Mais comme on le voit sur la photo ci-joint le chemin accédant à l’escalier n’a été que très sommairement reconstitué. Il semble évident que ce chemin, tel qu’il est refait, ne résistera pas à la prochaine tempête.
La société des Phares et Balises estime, à raison, que la reconstruction du chemin relève de la compétence de notre commune.

phare_du_paon
Des frais supplémentaires sont donc à prévoir. Mais certains élus estiment que la commune n’a pas les moyens de financer la réhabilitation de l’accès.
La question peut être débattue. Si jamais le montant des travaux était en effet supérieur à la capacité de financement, faut-il ne rien faire pour autant?
Nous pouvons admettre que la commune ne soit pas capable de financer ces travaux, il reste cependant une dernière hypothèse qui nous paraît fertile et qui, manifestement, n’a jamais été envisagée par la municipalité.

Il s’agit du recours au mécénat, ou plus généralement à la générosité du public.
Le mécénat dans les collectivités territoriales est encore peu développé. Mais la rigueur budgétaire amène celles-ci à y avoir recours de plus en plus fréquemment.
De 100 000 à 3,3 millions d’euros, c’est la fourchette des montants que les collectivités, interrogées par le cabinet-conseil Ernst & Young, ont d’ores et déjà collectés, d’après l’étude publiée le 29 septembre 2014 sur le sujet du mécénat dans les collectivités territoriales. La part moyenne du budget d’un projet que les collectivités cherchent à financer en mécénat était de 10 % en 2016. Selon ce cabinet le donateur particulier et l’entreprise mécène sont prêts à contribuer aux projets publics sous conditions de transparence, de bonne gestion, de clarté d’affectation et d’attractivité. Dans ce cas, 74 % des français accueillent favorablement ce type de mécénat.

Bréhat en vaut la peine.

Pourquoi ne pas solliciter le mécénat pour la réfection du chemin accédant au phare du Paon ?
D’autres projets pourraient être financés en partie de cette façon. Nous sommes persuadés que de nombreuses personnes ou entreprises seraient prêtes à participer pour préserver et valoriser le patrimoine de notre île.