Le piteux état de l’accès à notre phare du Paon

Le passe-pied pour accéder au phare du Paon est en piteux état. Personne ne veut le réparer, ni les Phares et Balises, ni la commune, ni personne d’autre. On attend quoi pour le réparer ? Il y a eu un accident au mois de mai, faut-il attendre le suivant et qu’il soit plus grave encore ?

Par Jean Michel Correc, guide touristique

Dans le numéro n°2 de votre journal, une photo du Phare du Paon était publiée, avec invitation de partager sa, ou ses, réaction(s). Plus qu’une photo du Phare du Paon, il s’agissait d’une photo de l’accès au phare. Difficile de ne pas réagir en voyant son état, et j’imagine que beaucoup de personnes s’en préoccupent à Bréhat. Vu le peu d’informations dont le « grand public » dispose, cette photo et cette situation m’évoquent plusieurs questions que j’aimerais partager avec vous et vos lecteurs.

Février 2014, une tempête décide donc de saluer de manière un peu trop brutale l’Ile-de-Bréhat, et notamment ce passe-pied qui permet d’accéder au phare situé à l’extrême nord de l’île. Bousculé, détruit, ravagé. La puissance de la nature. Cela fait trois ans… Et rien n’a changé…

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A quand les réparations ?

Alors, bêtement, je me demande tout d’abord si toutes les solutions ont été vraiment envisagées pour réunir les finances nécessaires à la réparation de ce passe-pied ? A-t-on contacté le Département, la Région, et l’Etat, expliquant le caractère exceptionnel d’une telle demande ? A-t-on envisagé que plusieurs collectivités partagent ensemble le coût d’un tel projet ? Après tout, le Département et la Région sont très fiers de promouvoir l’attrait de notre belle Bretagne en « utilisant » Bréhat. Dès lors ne serait-il pas envisageable de s’associer ? Puisque le service Phares & Balises ne peut assurer cette réparation seul, ne peut-il pas participer avec la commune ? Ces questions ont peut-être déjà été abordées (et « réglées ») au sein du conseil municipal, mais à ma connaissance, il n’y a pas eu de communication à ce sujet. La question qui me vient directement après c’est : faut-il réparer ? Un passe-pied est-il aujourd’hui absolument nécessaire à cet endroit ? Ne peut-on pas enlever les plaques détruites, laisser un passage de galets, et installer quelques marches à l’endroit où le passe-pied est resté intact ?

J’ai cette incompréhension par rapport au fait qu’on laisse les plaques telles qu’elles sont depuis 3 ans. Ce passage qu’emprunte la grande majorité des gens allant au phare, le fait de marcher sur des plaques qui ne sont ni droites, ni stables, j’avoue que cela me laisse perplexe. Cela me semble plus dangereux actuellement, que si on enlevait les plaques cassées pour laisser un « passage » de galets. A ça, certains diront : « oui mais il n’y a pas eu tant d’accidents que ça finalement ». Ben non. Finalement. Mais il y en a eu. Et combien en faut-il avant de réagir vraiment ? D’autres diront : « et ben les gens n’ont qu’à ne pas y aller ! ». Mais je rappellerais que la première information qui leur est faite, est au « démarrage » des sentiers, on va dire 400 mètres avant le phare. Quand vous avez traversé tout Bréhat, apprendre la dangerosité du site à 2 minutes de votre « objectif », avouez que faire demi-tour à ce moment-là, ce serait bien dommage. Et s’avancer jusqu’au passe-pied, et s’arrêter pour ne pas prendre de risque, très frustrant. Donc les gens y vont quand même.

J’ai bien d’autres questions qui me viennent à l’esprit mais chacun doit pouvoir profiter de ce journal qui donne la possibilité à tout le monde de s’exprimer sur des sujets très divers, aussi faut-il savoir poser la plume.

Je terminerai juste en rappelant que le Phare du Paon est l’un des lieux les plus visités de Bréhat. L’une des images qui marquera le plus les visiteurs de l’île. Et j’imagine, l’un des coins dont les Bréhatins sont le plus fiers (parmi tant d’autres !). Je n’ai pas la chance d’être Bréhatin, mais j’ai la chance de faire découvrir Bréhat à certains de ces visiteurs. Et quand je leur dis que trois ans après la tempête, rien n’a changé, une incompréhension demeure… J’entends que les « choses administratives » sont compliquées.

Mais c’était en février 2014…