Murmure Humour

Les aventures imaginaires de Mme Le Turf, habitante de Bréhat

Tout est imaginaire – Enfin peut-être !

 

Mme Le Turf arrive tout essoufflée à la presse ou Jean Claude travaille. Elle tient à la main une enveloppe bleu pervenche :

– Jean Claude, viens vite, il y a une lettre pour toi, et elle sent même rudement bon

Jean Claude : Une lettre, pour moi ? Ah mais c’est encore elle ! attends que je voie ce qu’elle veut

Il lit :
De retour du camping où tu m’avais conviée
Je reviens effarée et prête à tout lâcher
Ah que je t’en veux donc de cet endroit si vert,
Pins n’en finissant pas de tomber sur la mer,
Tant d’odeurs iodées frôlant là mes narines
Le soleil caressant quelques vagues marines…

Mme Le Turf : Mais qu’est ce que t’as Jean Claude? Que t’es tout blanc, dis-moi…

Jean Claude : Mais je comprends pas tout, attends je vais te lire

Tu m’avais bien promis un paradis marin,
Je n’ai trouvé qu’ordures trainant dans les chemins
Que saletés éparses et qu’odeurs terriennes,
Que tentes ne tenant qu’à racines incertaines,
J’attendais des étoiles et n’ai vu que des phares
J’attendais du soleil et n’ai eu que brouillards

Mme Le Turf : Mais qu’est-ce qu’elle a celle-là, vraiment elle est pas bien…!

Jean Claude : Je continue Maman c’est déjà pas facile

C’est trop sale chez toi qu’on me dit admirable
Tu m’as bernée enfin, me laissant incapable
D’endurer tant de maux, de faire tant d’efforts,
Si loin du paradis que tu vantais si fort.

Mme Le Turf : T’as vu comment qu’elle cause ! on comprend presque rien !…

Jean Claude : Attends, y en a encore, on est loin de la fin.

Je te demande enfin de cesser notre histoire,
Ton camping est pourri, ce n’est pas à ta gloire.
Tu m’avais tant promis, cette nuit fut la fin…

Mme Le Turf : Elle veut te lâcher, ou quoi, te laisse donc pas faire !

Jean Claude, il continue sa lecture

Rappelle moi sur l’heure quand nous pourrons enfin
Dans la brume camper, sans ordures à l’entour,
Sans tous ces papiers gras que nous voyons autour,
Quand enfin sous l’eau chaude, je me pourrai laver,
Et prendre une vraie douche sans être dérangée.
Pour jouir d’une vue, il est vrai, admirable,
Mais gâchée par l’odeur tout à fait intenable.

Mme Le Turf : Mais qu’est ce qu’elle veut enfin, je n’y puis rien comprendre. C’est fini avec elle ? Dis le moi sans attendre.

Jean Claude :   C’est peut être fini, ce camping est trop crade.
Il en va de mon sort comme de ces lieux sales
Et mon bonheur s’en va comme ces eaux malades…

Mme Le Turf :     Jean Claude, cette mijaurée
                               Faut la laisser tomber
                               Ah on n’est pas aidés.
                               Ça, on n’est pas aidés!….