L’environnement à Bréhat : Agissons !

Autrefois à l’avant-garde, Bréhat est aujourd’hui en retard pour se préoccuper de son environnement ; il nous faut agir plus fermement !

Par Henri Simon, conseiller municipal

La protection de l’environnement à Bréhat est une question essentielle. Le site de notre île est fragile et demande toute notre attention. C’est ce qu’ont compris nos anciens élus qui ont été à l’avant-garde. Aujourd’hui je ne suis pas sûr que nous soyons au même niveau en tant qu’élus.

Plaque Bréhat

La plaque photographiée ci-dessus, que l’on voit à chaque fois que l’on prend ou que l’on revient d’une vedette, montre à quel point nos élus ont su être en avant-garde. En 1907, au début du vingtième siècle où le rush touristique n’existait pas, même si notre île était déjà prisée, où les congés payés n’étaient encore qu’une revendication syndicale, ils ont compris que le site de notre île devait être protégé. Il faut rendre hommage à François Le Monnier, Maire de l’époque, qui a demandé au ministre des Beaux Arts de classer notre commune lors de la séance du conseil municipal du 19 mai 1907. Bréhat est classé le 13 Juillet 1907 ; c’est le premier site classé au titre de la loi de 1906 sur la protection des sites.
Les élus qui se sont succédé, tout au long du XXème siècle, ont tous eu cette volonté de préserver le plus possible notre patrimoine naturel. Nous devons être fiers de cela.
Aujourd’hui, en ce début de XXIème siècle, sommes-nous les dignes héritiers de ces élus clairvoyants et sommes nous toujours aussi avant-gardistes ?

J’ai un certain doute.

Il faut reconnaître que beaucoup de choses ont été faites ces dernières années. La construction de la déchetterie est un bel exemple. Elle a permis d’arrêter définitivement les feux pour brûler les déchets sur le site de Chicago. Elle autorise enfin un tri sélectif efficace.

Mais cela ne suffit pas.
En se baladant sur notre île, et particulièrement sur l’île nord, on peut constater à quel point elle se détériore. La pression touristique n’y est pas étrangère.
Notre maire avait un projet qui consistait à vendre une partie non négligeable de l’île nord, environ 10% de sa surface, au Conservatoire du Littoral. Cet établissement public, qui est chargé de la protection des sites du littoral français, fait des choses magnifiques. Il dispose d’une véritable expérience de la protection de ces sites.
Pourtant ce n’était pas une bonne idée. Car le transfert de propriété était trop important. Nous nous sommes opposés à ce projet pour au moins trois raisons. La première était liée à la perte de la maitrise foncière des terrains vendus à cet organisme. En second lieu cette perte est définitive, car une fois achetées les terres entrent dans le domaine public du conservatoire et resteront définitivement sa propriété. Il n’y a pas de retour en arrière possible. Enfin le projet de l’établissement restait très flou.
Comme le premier adjoint était également de cet avis, et vu son influence sur le conseil municipal, l’idée n’a pas abouti.
Mais si on refuse l’idée de vendre nos terres au Conservatoire du Littoral pour les protéger, cela suppose que la municipalité se saisisse plus énergiquement de la protection des sites menacés de l’île nord. Des mesures ont été prises, ce n’est pas contestable. La municipalité met en avant l’interdiction des vélos, notamment, près du phare du Pann. C’est bien ; mais quid de la remise en état du chemin qui y conduit et de la réparation du passe-pied ? Quid du piétinement de la lande (ce n’est pas le seul fait des vélos) ? Quid des chemins côtiers ?  Quid de la canalisation du flux touristique…. On pourrait allonger la liste encore longtemps. (Nous reviendrons sur plusieurs de ces sujets dans un prochain numéro.)

La seule limitation des vélos est largement insuffisante pour assurer une protection efficace de notre environnement. Il faut le dire clairement.

Mais la protection de notre environnement passe aussi par la gestion des déchets. Les déchets des touristes certainement mais aussi et surtout la gestion de nos ordures ménagères. Aujourd’hui, notre système est obsolète, dangereux et polluant comme nous le démontre notre article, et surtout l’interview d’un ancien premier adjoint. Il faut le remplacer et rapidement.
De même, la municipalité ne gère pas les déchets verts. Il en résulte une anarchie complète dans ce domaine. Sur ce sujet, un autre article montre l’importance de ce problème et la municipalité ne brille pas par son activisme dans ce domaine.
Enfin, nous parlons aussi des sanitaires publics qui, sur Bréhat, sont dans un état déplorable et insuffisants en été.
Comme on le voit nous sommes loin, bien loin de l’avant-gardisme de nos anciens. Nous devons agir individuellement et collectivement.

Mais agissons plus fermement!!!

Outre l’environnement, nous vous proposerons deux réflexions qui sont importantes en matière de santé.
L’une concerne la télémédecine. Cette technique consiste à faire soigner un patient par un médecin qui se trouve dans un autre endroit par l’intermédiaire de moyens de communication audiovisuels. Cette technique arrive à Bréhat et c’est heureux.
L’autre réflexion concerne les soins à domicile. C’est une mesure importante. Elle peut toucher tous les iliens jeunes ou vieux et permet de limiter les déplacements dans le monde hospitalier continental. Il faut impérativement la soutenir et la développer dans notre commune.

Pour terminer je voudrais remercier tous ceux qui nous ont encouragé lors de la distribution du numéro 1 de votre journal, tous ceux qui, par leur contribution, petite ou grande, financière ou en nature, nous permettent de vous proposer le numéro 2.

Le prochain numéro, le numéro 3, est prévu pour le mois de juin 2017. En attendant, je vous souhaite une bonne lecture.