Vos murmures

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Alain Le Boulaire

Ayant peaufiné les derniers détails du futur jumelage de Bréhat avec Corléone charmant petit village de Sicile notre le Nano-Parrain, de la CAMORA (de Prisunic) le Daron, dit le DAB réunit la famille afin d’élaborer dans le plus grand secret son PLU.

Au cœur de la nuit noire, sur la longue table éclairée par une lampe abat jour comme dans une salle de billard, il déroule le cadastre Bréhatin, derrière lui se dessine au centre d’un halo flou une ombre brune, sorte d’ectoplasme, c’est l’imprécateur, qui guide à « l’insu de son plein gré !!! » le petit groupe béat d’admiration,

Le tracé est exceptionnel et l’inspiration dénote un intérêt notoire pour son propre réseau.

Le petit peuple Bréhatin se retrouve ainsi condamné à disparaître,

S’il se penche sur l’agriculture, il réserve bien sur des terres prévues à cet effet mais interdit toutes formes de constructions, pas de serres, pas de tunnels, pas de granges. C’est comme si on disait à un chauffeur de taxi son droit d’exercer à condition de ne pas  avoir de permis de conduire et de n’utiliser aucun véhicule. C’est prendre ses administrés pour des imbéciles ordinaires. Et surtout c’est un drame pour l’économie locale. Il le sait le DAB, il y a encore 50 ans l’économie agricole était florissante. Il a lui même pris part aux battages qui se déroulaient dans son hameau, mais le pouvoir, ce n’est pas comme les madeleines, c’est très mauvais pour la mémoire.

Les grèves de l’église et de la Corderie font toutes deux l’objet de réclamations dont la famille ne tient pas compte. Le propre de la CAMORA c’est d’avoir des ramifications partout.

On attendait le messie : Eliot Ness ? Zorro ? Captain Bréhat ou même América ? On espérait un chevalier blanc qui viendrait secouer le cocotier ou taper dans le poulailler !

SURPRISE ! Voici venu le temps des rires et des chants à l’île de Bréhat c’est tous les jours déconnant !

Et voici les rendez vous de la « commissaire enquêteur » 160 consultants, qui avaient le choix dans la date, se sont exprimés.

Bien que le terme « commissaire enquêteur » fasse un peu Dominicain, la personne en question besogne sur un rapport convenu (en un mot) et très consensuel (en un mot aussi).

Tout le monde y retrouve son compte les floueurs et les floués !

La réalité c’est qu’il ne faut rien attendre, le PLU à PLU rien de plus.

Notre DAB dont la souplesse légendaire est universellement connue nous à fait un triple saut périlleux arrière.

Réunion de la famille en urgence : stop les armes conventionnelles. On pose calibres et armes blanches. On se fait l’agriculture au bazooka. Le développement de l’habitat avec 800 tonnes de bombes lâchées par un vol de B52. Les grèves de l’église et de la Corderie seront minées.

Le DAB, secoué par un orgasme phénoménal, pourra contempler son œuvre assis sur sa montagne d’incompétence accouchant d’une souris au désespoir du petit peuple de Bréhat. Pendant qu’il exprime ses derniers spasmes et qu’il rêve de jumelages avec la Pologne, la Hongrie, la Corée du Nord, il construit un vaste palais à la Ceausescu bâti sur des caves spécialement aménagées pour recevoir ses opposants.

Le petit peuple se réveille, nul doute qu’un p’tit gars sortira du lot prendra le DAB par les oreilles le hissera à hauteur d’homme le toisera dans le jaune des yeux pour lui dire : arraches toi de là, t’es pas de ma bande.

A moins que le miracle des urnes délivre le petit peuple de la gangue dans laquelle il s’enfonce, mais là cela fera l’objet de réunions occultes, de projets machiavéliques, de petites magouilles car… DAB ne lâche jamais.