La situation actuelle, pour le débarquement des marchandises, consiste à utiliser deux sites distincts, voire trois si l’on inclut l’évacuation des déchets.
Le premier, le Port Clos, pour le débarquement de marchandises transportées par la barge de la Chambre de commerce et d’industrie, marchandise récupérée la plupart du temps par la société des transports Louail. Cela représente encore au moins 70 % des marchandises arrivant sur l’île.
Le deuxième, la grève de l’église, pour le débarquement des produits dits frais et les matériaux à partir de la barge de la société Bréhat logistique récupérés par elle même.
Enfin le troisième, la Corderie, pour l’évacuation de certains déchets. Il est aujourd’hui envisagé, par la municipalité, de réserver ce site à l’évacuation de l’ensemble des déchets.
Avoir deux sites de déchargement de marchandises est le résultat de décisions qui ont été prises en 2014, sous le coup de l’urgence, suite au retrait de la société des transports Louial pour le transport terrestre du frais sur l’île. La défection de cette société a été motivée par les risques en présence au Port Clos.
D’une part, les mauvaises conditions pour la réception du frais qui pouvait à tout moment entrainer des contaminations ou le non-respect de la chaine du froid.
D’autre part, la présence lors du déchargement des voyageurs arrivant par les vedettes.
Cette mixité fret et passagers présenterait, pour ces derniers, un risque pour leur sécurité. Il est vrai que des accidents ont eu malheureusement lieu.
Mais l’accidentologie rapportée au nombre de passagers empruntant le Port Clos est extrêmement faible sur les 50 dernières années.
Le fait qu’une partie des marchandises ait quitté le Port Clos pour la grève de l’église a sensiblement amélioré ce dernier point. Pour autant la sécurité des voyageurs n’est certainement pas assurée car la mixité fret et passagers reste toujours d’actualité. La barge de la CCI utilise toujours le Port Clos pour débarquer les marchandises qu’elle transporte.
De ce fait le transfert du débarquement de certaines marchandises à la grève de l’église n’est finalement qu’une demi-mesure qui ne règle en rien, au niveau global, la sécurité des voyageurs au Port Clos.
Cette dichotomie qui revient à avoir deux sites de débarquement des marchandises n’est pas satisfaisante.
En effet elle ne résulte pas d’une réflexion approfondie sur la problématique du transport et du débarquement de marchandises sur l’île mais est le résultat, comme nous l’avons dit, de décisions prises dans un contexte d’urgence. Pour arriver à une situation satisfaisante il faudrait prendre le temps de réfléchir pour trouver la meilleure solution.
On constate d’ailleurs dans les faits une spécialisation des sites.
Le Port Clos est, de fait, réservé à la barge de la CCI. Manifestement elle n’a pas l’intention de quitter ce site. La Région semble vouloir y investir. Nous y reviendrons.
La grève de l’église, quant à elle, est réservée à la barge de la société Bréhat logistique.
Cette logique est renforcée par le rapport rendu par le CEREMA pour l’aménagement de la grève de l’église qui évoque, dans son étude, uniquement la barge de Bréhat logistique en ignorant celle de la CCI.
Il serait bien plus cohérent de mener la logique jusqu’au bout et de faire procéder au débarquement de toutes les marchandises à la grève de l’église. Dans ce cas ce site sera utilisé par la CCI et par Bréhat logistique.
Le Port Clos serait alors réservé aux seuls voyageurs. Il est vrai que le commissaire enquêteur propose de réserver la grève de l’église au seul débarquement du frais.
Mais choisir une telle option, aussi séduisante qu’elle puisse paraitre, suppose la construction d’infrastructures et nous oblige à nous soumettre à une procédure administrative longue et incertaine.
Rappelons-le, il faut démontrer que cette option est celle qui affecte le moins l’environnement et qu’elle est adoptée dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publiques ou pour d’autres raisons impératives d’intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique.
Pour envisager cette solution il faut étudier les contraintes auxquelles nous sommes soumis.