Les ordures ménagères. Scénario 1 : La presse actuelle est maintenue ?

Garder la presse, la remettre en état et développer le compostage

René Boué

Il est regrettable que le nouveau projet de gestion des ordures ménagères développé en comité restreint, n’ait pas fait l’objet d’un débat public préalablement à tout engagement financier communal qui nous concerne tous, d’autant plus que les nouvelles règlementations sur les déchets ménagers à compter de 2025 risquent fort de remettre en question les procédés de traitement des ordures, notamment  celui des bios déchets. (Loi sur la transition énergétique pour la croissance verte : valorisation des matières er réduction de la mise en décharge). Autrement dit, définir et acquérir actuellement un  nouvel équipement  de traitement de nos déchets (pour autant que cela soit nécessaire) n’est pas sans danger et ne pourrait se faire que si cet équipement représentait une solution pérenne après 2025.

La situation actuelle :
La presse en place actuellement a été construite par la société bretonne COPEX de LORIENT, numéro 1 national et mondialement bien appréciée.
Son fonctionnement  est très simple et fiable, mais est handicapé, à BRÉHAT, par un système d’enrubannage plastique des balles d’ordures ménagères qui rend l’ensemble complexe. En outre, je rappelle que cette presse a été installée, dès l’origine, dans un bâtiment existant (celui de l’ancien incinérateur) qui n’était pas fait pour elle (espace beaucoup trop restreint) et qui n’a jamais été amélioré pour faciliter le travail des employés communaux  qui travaillent dans un inconfort et un manque d’hygiène inimaginables, la plupart du temps dans les jus des balles…
Il y aurait certainement quelque chose à faire de ce côté avant d’envisager tout nouvel investissement dans le traitement de nos déchets. Cette presse a toujours travaillé bien en dessous de ses capacités nominales en compactant des matériaux (ordures ménagères) n’entrainant pas une usure importante. La partie essentielle de la presse est la compaction assurée par un gros vérin. Les plaques d’usure de ce caisson, n’ont, à ma connaissance, jamais été  remplacées, (à vérifier).Une presse de ce type peut sans aucun problème, supporter 2 ou 3 remplacements de plaques d’usure et plus, dans sa vie.

Ma conclusion :
Cette presse a encore beaucoup d’heures devant elle  sur le plan du système de compactage lui-même. La partie compaction de la presse est encore en bon état, comme je l’ai indiqué précédemment.
Cependant, d’après ce que j’ai pu observer, la partie carénage et structure a beaucoup souffert de son  environnement marin, de ses lavages fréquents et de son manque d’entretien (peinture de protection). Elle est profondément attaquée par la rouille et sérieusement corrodée par endroit, au point de mettre en péril les structures du carénage qui supportent les contraintes de la compaction. Ces structures devraient être vérifiées et  éventuellement reprises par le constructeur qui sait faire. C’est actuellement le seul point faible de la machine et une expertise technique sérieuse s’imposerait. Cette analyse correspond avec celle du directeur SAV de la Société COPEX, Lionel le Mentec.

Se séparer de cette presse actuellement serait une grossière erreur technique, lourde de conséquences : elle peut faire face à tous nos besoins de compaction des cartons, papiers plastiques etc…

 

La nouvelle installation de compactage :
Il s’agit de mettre en place  dans la déchèterie, 2 (deux) caissons de compactage, en pleine zone d’habitations et directement sous les fenêtres de Madame Olivia MEVEL, à moins de 40 Mètres du rivage, dans un des endroits les plus fréquentés de l’ile (trajet moulin du Birlot / Chapelle ST MICHEL //. Phare du Pan : Ile nord) par les visiteurs. Sommes- nous tombés sur la tête ?

Un composteur
Un composteur

Comparaison des deux systèmes :
Si vous me le permettez, je souhaiterais attirer votre attention sur les chiffres suivants concernant nos déchets ménagers:

– Poids annuel actuel des déchets ménagers : 230 tonnes  densité 0,2
-Le volume brut de ces déchets, en vrac, avant tout traitement  est de : 1 150 M3

Traitement actuel : la presse à balles
-Poids d’une balle : 5 à 600 kilos selon les conditions climatiques.
-Production annuelle moyenne totale 225 à 230 Tonnes
La densité moyenne de compactage de la presse est de 0,9. En période sèche, la densité peut descendre à 0,8.
-Volume total brut  moyen des ordures traitées : 287 M3
Soit un volume moyen de 270 m3  à évacuer :
10 passages/barge/an

Le nouveau système prévu : caissons compacteurs
Pas de presse, comme actuellement, mais un bouclier de compaction avec système de sécurité de pression pour ne pas déformer les caissons des AMPLIROLLS
Le tonnage des déchets à compacter dans les caissons reste le même : 225 à 230 Tonnes
-Volume total brut moyen des ordures traitées. Densité 0,4 à 0,45 Soit un volume moyen de 575m3 à évacuer : 40 passages/barges/an

Résultat :
le nouveau volume des ordures ménagères semi-compactées dans les nouveaux caissons passe de 270 m3  (presse actuelle) à 573 m3, soit plus du double

Ma proposition est la suivante :

OBJECTIF :  2021 Bréhat 0 bio-déchet
Réduire tous nos bio-déchets par compostage individuel, dans son jardin selon le calendrier prévisionnel suivant :
1ère  ANNÉE  2019 : — 30%   soit   75 Tonnes
2ème ANNÉE  2020 : — 45%   soit  112,5 Tonnes
3ème ANNÉE  2021 : — 15%   soit    37,5 Tonnes  tri bio-déchets terminé
4ème  ANNÉE  2022 : exclusivement, passage en presse du résiduel soit environ 100 m3 max 60 balles, relativement propres, sans jus, sans odeur et pouvant être stockées et transportées sans problème.

ACTIONS :

Prévoir deux années difficiles car on ne peut pas remplacer tout d’un coup
Au préalable, procéder à une expertise technique de la presse pour vérifier s’il faut remplacer les lames d’usure ou d’autres pièces. Comme je vous l’ai précisé, cette presse a subi une faible usure du fait de sa puissance et elle a, à mon avis, encore beaucoup d’heures devant elle.
Si l’expertise est satisfaisante :
Réhabilitation du local de la presse. Plus grande surface pour placer la presse au milieu pour une question d’accessibilité. Prévoir large. Toilettes et sanitaires, assainissement. Cette presse a été installée dans le local vétuste de l’ancien incinérateur, trop petit pour elle :
Rendons-lui sa joie de nous servir…
Transformer la taxe d’OM en redevance d’OM et la réduire de 50% pour ceux qui compostent.

RESULTAT :

Progressivement, pour mise en service en début 2022 :
-Les Bio-déchets et OM  auront disparu définitivement
-La presse sera exclusivement consacrée  aux cartons, papiers et refus du tri ordures ménagères :
-Retirer l’équipement d’enrubannage plastique fin 2021 ; il n’aura plus de balles d’ordures. Il devient inutile pour cartons et papiers.
-Prévoir de supprimer le grappin de chargement des ordures actuel (calvaire des opérateurs) et de le remplacer par un tapis roulant  électrique automatique alimentant la trémie de la presse. Fosse de déversement des cartons papiers.
-Voir à remplacer éventuellement le ligaturage téflon par un ligaturage fil de fer plus résistant.
-Veuillez noter que la presse est équipée d’une grande trémie et d’une cisaille qui coupe les déchets hors gabarit. Donc, plus de limitation de taille des cartons.
-Supprimer toutes les installations de récupération et de stockage des boues, il n’y en a plus !
-Prévoir à cet endroit le traitement  communal compost des collectivités, restaurants, cantine scolaire et EPHAD (à titre payant  si nécessaire !). Après ce programme des 200 à 220 Tonnes de déchets ménagers / an, seule subsiste la collecte du résiduel des déchets, sans odeur, sans jus et relativement propre et parfaitement compactable, comme les cartons et papiers. Gain appréciable de main-d’œuvre d’autant que cette collecte peut s’envisager désormais  tous les 15 jours.

René Boué a informé, à plusieurs reprises, par courrier, les conseillers municipaux. Nous sommes les seuls à avoir été attentifs à ses propositions pour en discuter. Pour plus de détails (environnement, aspect techniques, financiers, humains…), vous pouvez le contacter (coordonnées dans le PDF).