Une nouvelle génération d’agriculteurs qui apporteront un nouveau souffle agricole à Bréhat

Johann Monchy, 39 ans qui nous vient de Pau, est arrivé à Bréhat en janvier 2017 en tant que maraîcher au sein du GAEC de Kervilon.

Mais avant cette date il a roulé sa bosse dans de nombreux métiers. Après un bac littéraire, sans conviction, puis quelques années à bosser en tant que tourneur fraiseur, puis ouvrier viticole dans le bordelais, serveur barman dans le 1er arrondissement parisien, ouvrier pisciniste, il s’est lancé dans un bac professionnel productions florales et légumières puis un Brevet Professionnel de Responsable d’Entreprise Agricole.

Johann dans un des champs du GAEC de Kervilon

A la recherche d’un métier avec du sens, qui soit directement lié à l’alimentation des humains, plus varié que la viticulture, il ne pouvait envisager d’autre profession que celle en contact avec les végétaux.

D’ailleurs pendant 7 ans il a adopté un régime végétarien avant de l’abandonner après la rencontre de gens qui lui ont fait comprendre que, ce qui était important, c’était aussi de consommer local, de favoriser les producteurs qui soient proches de la nature et de ses besoins.

C’est ainsi qu’il a travaillé à la coordination des trois Jardins de Cocagne de la Haute Garonne sur la partie production maraîchage bio. Il s’agit d’un réseau d’associations loi 1901 sans but lucratif qui accueillent des femmes et des hommes de tout âge en situation de précarité, rencontrant des difficultés d’ordre professionnel, social ou personnel. A travers la vente de produits biologiques, sous forme de paniers hebdomadaires, ces associations permettent, à ces personnes, de se reconstruire. Pour le compte d’un groupement d’employeurs, Johann était chef de cultures mis à disposition pour mutualiser et organiser la production des trois jardins assurant aussi un travail d’insertion. Il a fait ce métier pendant 5 ans. Au bout de ce temps, il a eu envie de s’installer à son compte en tant que maraîcher.

En train de biner les courges en formation

Mais sans terre, n’étant pas fils d’agriculteur, c’était un vrai défi. C’est sur le site de pôle emploi que son regard a été attiré par deux annonces, l’une provenant d’Erquy et l’autre de Bréhat. Le GAEC de Kervilon cherchait des associés.

L’annonce d’Erquy ne l’ayant pas intéressé, il s’est tourné vers Bréhat. Il entrait dans l’inconnu complet, ne connaissant ni Bréhat et encore moins le GAEC de Kervilon (Marion Regler & François Le Tron).

C’est ainsi qu’il a débarqué sur notre île en août 2016 pour rencontrer les protagonistes du GAEC. Le courant a passé. Mais devenir associé dans un GAEC c’est comme se marier, il faut connaître son ou sa compagn (on) e. Pour savoir si cette rencontre pouvait marcher, il a pris provisoirement le statut de salarié. Il travaille donc au GAEC depuis janvier 2017. Avec le recul, la rencontre est fructueuse et Johann passera au stade d’associé courant mars 2020. Il voit son avenir avec un optimisme raisonnable, car il sait que l’affaire sera compliquée. Des problèmes se posent déjà.

Actuellement, il est logé à Kervilon mais ce n’est qu’une solution provisoire car il faudra bien qu’il trouve un vrai logement. Or, comme tout le monde le sait, c’est une denrée très rare sur notre île.

De même il comprend bien que certains puissent être opposés aux serres dont ils ont besoin pour leur production, mais il faudra bien convaincre de leur utilité, d’autant qu’il est possible de les intégrer à l’environnement.

L’arrosage des nouveaux plants de poireaux

En tout cas dans sa tête il est installé à Bréhat pour un bon moment. Car un des éléments qui a guidé son choix pour venir vivre ici c’était la présence, à Bréhat, d’une école pour sa fille Swann.

Johann fait partie de cette nouvelle génération d’agriculteurs qui cherche un travail avec du sens. Il apportera un nouveau souffle agricole et fait partie de l’avenir de Bréhat.

On ramène l’eau comme on peut